Alzheimer, Parkinson…

Alzheimer, Parkinson…

riggiline . Publié dans Formations, Santé 2813

Les personnes désorientées : ce qu’elles nous apprennent.

 

Ma mère souffre d’une démence. Mot terrible que nous avons apprivoisé.

 

  • Une autre approche de la personne désorientée

Alzheimer, Parkinson, et tous les autres noms posés sur les maladies neurodégénératives, sont entrés depuis plus de vingt ans dans notre vocabulaire et nos réalités familiales. Très vite, nous nous heurtons à nos propres émotions et sentiments : colère, impuissance, … et les réponses d’ordre strictement médical ne nous satisfont pas vraiment. Dans ma quête, j’ai rencontré le petit livre de Joëlle Thomas : « Je parle alzheimer. Le langage du coeur. – la méthode Joëlle Thomas », que j’ai lu d’une seule traite (90 pages qui ne jargonnent pas). J. Thomas nous livre son expérience de psychologue auprès de personnes désorientées.

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  • Soyez présent

J’avais bien perçu que ma mère devenait plus accessible lorsque je me montrais entièrement présente. L’auteur estime que c’est une clé déterminante pour entrer en relation. De même que l’harmonisation avec la personne et l’absence de jugement. Ces 3 conditions vont peut-être aboutir à un échange d’une grande intensité.

 

  • La personne désorientée, un interlocuteur valable

Un outil classique de la communication intervient aussi , à savoir la reformulation, qui permettra de manifester à la personne qu’elle a été entendue et lui donner l’occasion de réajuster sa demande, éventuellement de façon non-verbale : un regard, un geste… L’auteur affirme avoir ainsi résolu des situations de blocage, dues à des incompréhensions. Jusqu’au bout, la personne reste un interlocuteur valable en ce qui la concerne.

 

  • « Aimes-tu… ? »

Très important : pour la personne désorientée, l’identité affective est la seule forme d’identité qui perdure. Et c’est cela qui lui permet de maintenir du lien. Les questions orientées vers ses émotions l’aideront à se connecter à cette identité affective sans crainte de se tromper. « As-tu aimé ton repas ? » renvoie à ce qu’a ressenti la personne. « Qu’as-tu mangé ce midi ? » sera peut-être une source d’anxiété, parce que la personne craindra de ne pas se souvenir.

 

  • Un chemin douloureux

Enfin, J. Thomas mentionne que la perte d’inhibition des personnes désorientées  peut faire affluer des souffrances refoulées, en plus des deuils à faire de son autonomie, de la vie à la maison, … Si nous avons conscience de ces réalités, nous pouvons mieux comprendre certaines réactions.

 

  • Place à la rencontre

Pour nous, les proches, ces « clés » sont précieuses. Nous pouvons rencontrer nos anciens en présence, dans l’ouverture, en prenant le temps de nous mettre à leur hauteur, d’ « entrer dans leur jeu » et de jouer (mais oui!), de les inviter à se connecter à leurs émotions et nous connecter aux nôtres. D’autres approches proposées s’adressent davantage au monde professionnel. Pour simples qu’ils soient, ces conseils nous imposent un arrêt dans notre course incessante  et notre volonté de performance. Être en présence, c’est être totalement là, avec tout ce que nous sommes à ce moment-là, faire taire momentanément le brouhaha des préoccupations, pour faire place à la rencontre. Être capable de se réjouir de ce qui réjouit votre interlocuteur, sans préjugés. Être en présence, accompagner… Quel beau cadeau pour nous et ceux qui nous entourent !

 

J. Daloze

  • www.jacquelinedaloze.be
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