Apprendre avec nos enfants
l’immersion linguistique
En immersion linguistique en Irlande, j’ai rencontré des mères et leurs fils qui partageaient l’expérience.
Ainsi Milenna, de Pise, suit un cours tandis que son grand gaillard de fils est inscrit dans une autre classe. Elle vient y chercher de quoi mieux donner cours à des enfants. La rentrée aux études supérieures de son fils étant retardée, elle a opté pour cette double inscription afin, dit-elle « d’éviter les journées devant les consoles et l’ordinateur. » Je croise son fils dans les couloirs. Bougon au premier abord, il se lance dans de grandes conversations – en anglais – avec ses compagnons. Je surprends une caresse furtive sur la joue de sa mère. Ah la pudeur de nos grands !
Dans ma classe, je rencontre Luisa, de Sao Paulo. Elle aussi est accompagnée de son rejeton de 18 ans, plutôt fier d’annoncer qu’il suit les cours à un niveau supérieur à celui de sa mère! Eux se retrouvent lors des pauses pour partager le lunch. Ils créent leur petite bulle familiale au milieu de l’effervescence d’une cafétaria scolaire très multilingue.
C’est une richesse qu’ils partagent ensemble, un trésor qu’ils emporteront, une complicité précieuse.
Vacances-découvertes
Lorsque mes fils oscillaient entre le début de l’âge adulte et l’adolescence, j’avais opté pour des vacances parisiennes. Nous logions dans une pension de famille très accessible par le RER et les métros. Je logeais sous les toits tandis que les garçons se partageaient une chambre. Je les accompagnais tout à tour dans leurs pérégrinations. L’aîné, fier de son premier emploi à Londres, avait convié le second à visiter la Cité des Sciences, un de ses premiers clients. Le second, qui terminait tout juste un stage à Paris, soulignait pour nous les particularités du paysage urbain sur lesquelles il avait travaillé, et se déplaçait avec aisance en Vélib. Le plus jeune, tout juste âgé de 14 ans, déployait ses ailes en s’adonnant à sa passion pour l’univers des mangas.
Nous nous retrouvions le soir au dîner, avec les chamailleries traditionnelles aux fratries.
J’ai aimé ces journées où se construisait entre nous un nouvel équilibre, l’ajustement entre nos personnalités, nos prises d’autonomie, la réassurance d’exister les uns pour les autres, nos enrichissements mutuels : combien mes enfants me font découvrir par leurs yeux, leurs expériences !
J’entends souvent des parents déplorer le temps où leurs enfants étaient petits, la difficulté de partir ensemble en vacances… et je ne la nie pas. Une piste ne serait-elle pas de chercher un lieu assez riche que pour permettre de rencontrer des intérêts divers, qu’on pourra partager?