LE CHANGEMENT
Etre Famille, vous présente un article de Vanessa VAIA, Conseillère en Développement Personnel :
Tout le monde souhaite changer quelque chose : son apparence, son travail, une mauvaise habitude, etc. Pourtant plusieurs questions et barrières se soulèvent lorsqu’il s’agit de mettre en place des changements.
Changer est très difficile car nous avons installé toute une série d’habitudes qui nous sécurisent et quitter ces habitudes implique d’aller vers l’inconnu, ce qui est naturellement effrayant. La première chose à combattre est la résistance au changement. Beaucoup de personnes souhaitent changer mais pensent ‘Je pourrais changer, mais et si changer rendait les choses pires que ce qu’elles sont actuellement ? Finalement, ce que j’ai n’est peut-être pas si mal que cela…‘ Et, nous en venons ainsi à trouver toutes sortes d’excuses qui nous paraissent très valables pour ne surtout rien changer, tout en continuant de souhaiter que les choses changent…
Ensuite, vient le fameux : ‘Si je pouvais choisir, je ferais/serais etc. mais voilà, on n’a pas toujours ce qu’on veut‘. Je suis persuadée que vous vous dites, hé oui, c’est bien de vouloir changer, mais changer pour le fait de changer n’est pas très intéressant. Ne vous y trompez pas, ce n’est là encore qu’un mécanisme de résistance au changement…C’est-à-dire une croyance.
Et puis, il y a ceux qui dépassent cette résistance, qui opèrent des transformations dans leur vie, nouveau job, nouvelle voiture, nouvelle maison, nouveau partenaire, nouvelle coiffure… pour, une fois étant plus ou moins installé dans cette nouveauté, rêver à de nouveau vouloir changer.
Pourquoi est-ce si difficile de changer ?
Tout d’abord, si vous souhaitez changer quelque chose, peu importe quoi, il est absolument nécessaire de prendre conscience du fait que tout ce qui fait partie de votre vie aujourd’hui est le résultat de vos choix et décisions. Cela vous parait sans doute difficile à accepter, mais regardons-y de plus près.
Est-ce vraiment moi qui décide ?
Votre vie telle qu’elle est, est le résultat de vos choix et de vos décisions.
Précisons que votre vie est le résultat de vos choix et décisions, conscients mais aussi pour la plupart inconscients. Car, en fait notre inconscient régit la majorité de nos actes, paroles, schémas de pensées, croyances… Lorsque vous montez sur votre vélo pour aller vous promener, c’est votre inconscient qui a enregistré comment maintenir l’équilibre, comment freiner, etc. Lorsque vous prenez votre voiture pour vous rendre au travail, c’est aussi votre inconscient qui vous rappelle comment démarrer une voiture, vous fait attacher votre ceinture, allumer les phares lorsqu’il fait nuit, qui vous guide vers votre destination… Vous ne vous dites pas : alors, pour allumer les phares, comment dois-je faire ? Vous ne cherchez pas non plus chaque matin quelle route prendre pour vous rendre au travail. Tout cela se fait ‘automatiquement‘ sans que vous ne deviez recourir à une réflexion consciente. Notre inconscient enregistre en effet tous nos gestes habituels et crée des automatismes pour nous alléger l’esprit.
Cependant, notre inconscient a enregistré toutes les expériences que nous avons vécues depuis notre petite enfance, les bonnes et les moins bonnes. Les vraiment pas bonnes, il les a même occultées de manière à ce qu’il nous soit très difficile de les ramener à notre conscience, ceci dans un processus de survie, pour éviter de nous faire revivre de trop grandes souffrances. Cela n’empêche que toutes ces expériences sont bien là, et qu’elles tournent en boucle sans même que nous nous en rendions compte, nous emprisonnant souvent dans des ‘schémas répétitifs‘. Un schéma répétitif n’est en effet que la répétition d’un schéma (jusque là, on est d’accord), c’est à dire une situation devenue habituelle. Les habitudes sont rassurantes car elles constituent quelque chose de connu. Et l’inconnu effraie. Notre cerveau est ainsi programmé; en fait c’est l’amygdale, située dans le cerveau, qui chaque fois que nous tentons de sortir de notre ‘zone de confort’, c’est-à-dire de nos habitudes, déclenche une alerte, dans le but simplement de nous mettre en éveil (sois prudent, je ne sais pas où on va…), mais qui souvent en vient à nous paralyser et finit par nous convaincre de bien rester là où nous sommes, en terrain connu, en sécurité. Donc à chaque moment de notre vie, notre cerveau analyse tout ce qui se passe autour de nous, et va choisir dans son répertoire inconscient les expériences connues, donc habituelles, pour nous faire réagir de manière à nous maintenir ‘en sécurité‘. Voilà pourquoi nous reproduisons généralement les mêmes schémas, que nous parvenons à déceler chez les autres, mais que nous avons beaucoup plus de mal à repérer lorsqu’il s’agit de nous.
Malchance ? Destin ?
A partir de là, ce n’est que si nous acceptons que ce que nous vivons est l’aboutissement de nos choix que nous pouvons espérer changer ce qui ne nous convient pas. Tant que nous restons persuadés que c’est ‘le mauvais sort‘, ‘la vie‘ ou ‘la malchance‘ qui nous a conduits où nous en sommes, nous demeurons impuissants. Comment pouvons nous changer ce qui est extérieur à nous ? Nous ne le contrôlons pas. Par contre, si les choix que nous avons posés ont créé une réalité qui ne nous convient pas, alors, il devient possible d’entamer un processus de transformation.
Responsabilité vs culpabilité
Une des premières réaction lorsque nous nous nous ouvrons à la possibilité que nous avons créé notre réalité, c’est de se placer en tant que coupable. Cela vient essentiellement de notre éducation judéo-chrétienne. Se sentir coupable, c’est estimer que nous avons fait quelque chose de mal, et qui nous a conduit à vivre des expériences difficiles. La culpabilité est un sentiment démotivant, qui nous tire vers le bas, qui implique une notion de punition et engendre de la souffrance. En bref, se sentir coupable nous pourrit la vie et ne sert vraiment à rien. Par contre, accepter notre part de responsabilité dans notre vie, nous place en tant que créateur. Nous ne sommes pas coupables d’en être où nous sommes, nous en sommes simplement responsables, d’autant plus à partir du moment où nous en prenons conscience. La prise de conscience de notre responsabilité nous permet de réfléchir à ce qui nous a conduit où nous en sommes en ce moment et de trouver une manière d’ajuster le tir pour que nos décisions à venir soient plus constructives et génératrices de satisfaction. Lorsque nous nous sentons responsable de ce qui nous arrive, nous redevenons davantage conscient de nos actes, de nos pensées, et nous pouvons alors choisir en conscience la manière dont nous souhaitons réagir à ce qui nous arrive.
De la mesure
Les choses commencent à paraitre plus claires, non ? Mais, un piège guette encore. Puisque, nous avons pris conscience de notre responsabilité dans notre vie, il devient tentant de vouloir décider de ne vivre que ce que nous souhaitons, voulons, choisissons. Oui, mais pas si vite ! Il reste, et restera peut-être toujours, des choses sur lesquelles nous n’avons pas prise. Notre inconscient n’est pas le méchant qui sabote notre vie. Il est un ami qui tente de nous protéger. Nos expériences, qui découlent de choix et croyances inconscients, représentent le meilleur moyen que notre cerveau ait trouvé pour gérer les situations qui se présentaient à lui au moment où elles se sont présentées. Il est facile, et dangereux, une fois d’avoir compris ce mécanisme, de vouloir réécrire notre histoire. C’est là ouvrir la porte grand à la culpabilité… encore une fois ! Au contraire, il est primordial de comprendre que notre vie aujourd’hui est parfaite et acceptable telle qu’elle est, car elle constitue l’agencement des meilleures solutions que nous avons pu mettre en place lorsque nous avons réagi aux évènements qui se sont présentés à nous, à différents moments de notre vie, en fonction de nos moyens. De plus, notre inconscient a accumulé toutes sortes de croyances et mécanismes depuis notre enfance, qui nous viennent parfois aussi de l’héritage familial ou culturel. Il est donc déraisonnable de vouloir tout effacer en 6 mois ou même 10 ans. Le cerveau a besoin d’environ 21 à 30 jours de répétition constante pour modifier une habitude. Parfois cela prend plus de temps. Il y a aussi des croyances dont nous n’avons pas conscience. Donc, humilité, patience, et acceptation sont les maitres-mots.
En outre, si nous rejetons ce que nous avons vécu et ce que nous avons construit dans notre vie jusque là, nous entretenons une vieille habitude de critique, de rejet, d’insatisfaction, de colère, et nous programmons notre cerveau à réagir selon ce schéma à l’avenir, et cela même lorsque nous aurons changé certaines habitudes. Nous resterons insatisfaits de notre nouveau travail, de notre nouveau couple, et cela, malgré tous nos efforts. Le cerveau ne connait pas le temps linéaire tel que nous l’avons instauré, passé, présent, futur. Tout existe en même temps, même ce qui n’est pas la réalité, mais notre imaginaire. Donc, tout ce que nous projetons dans l’avenir risque fort de se produire dans notre réalité présente. Si nous disons ‘je m’aimerai lorsque j’aurai perdu 20 kg‘, le cerveau enregistre ‘ j’ai des raisons de ne pas m’aimer, je choisis de ne pas m’aimer tel que je suis‘, et c’est ce programme qui tournera en boucles, même si vous perdez 35 kg. Entretenir des pensées aimantes, joyeuses, porteuses constituera donc une meilleure source de joie au quotidien et permettra à votre cerveau de créer des situations où vous aimez votre corps malgré les kilos, et même pourquoi pas où vous réussissez à perdre du poids. Mais, quoi qu’il en soit, vous rétablirez la joie, une bonne image de vous mêmes et des pensées positives, ce qui a toutes les chances de créer un avenir positif.
Conseils
- Le cerveau ne fait pas de différence entre ce qui est vrai et ce qui est imaginaire, tant que vous y croyez. Pensez donc à un de vos fantasmes, et vous constaterez les sensations bien réelles que votre corps produit ! Donc, laissez aller votre imagination pour créer de nouvelles expériences plus positives. Imaginez-les sous différents angles et nourissez-vous de toutes les sensations et émotions porteuses que cela crée en vous.
- Une pensée seule ne suffit pas à changer quoi que ce soit. Elle a besoin d’émotions pour la rendre vivante. Alors, ressentez la joie, la fierté, la profonde satisfaction de voir déjà votre vie telle que vous aimeriez qu’elle soit. C’est votre meilleure chance d’y parvenir.
- Persévérez. Ne vous découragez pas parce que rien ne change. Continuez à entretenir des pensées et émotions porteuses de vos rêves en ayant l’intime conviction que cela finira bien par se produire dans la réalité, et écartez en douceur toutes les idées qui se dressent sur votre route pour vous faire croire que vous n’y arriverez pas. Ayez une détermination telle que la réalité que vous imaginez n’aura pas d’autre possibilité que de se manifester.
- Faites preuve d’humour. Nous sommes souvent bien trop sérieux. Voyez les choses comme des expériences que vous décidez de tenter. Essayez, voyez ce qui se produit, ajustez, testez avec autre chose… Pensez à ce que vous considérez comme un problème dans votre vie aujourd’hui et au lieu de vous dire, ‘quel imbécile je suis d’avoir causé tous ces ennuis‘, dites-vous, ‘wow, quelle imagination débordante j’ai eue pour aller créer une situation aussi tordue ! Je suis plein de ressources, et si j’essayais autrement ?‘