ECOUTER L’HISTOIRE
Etre Famille, vous présente un article de Vanessa VAIA, conseillère en développement personnel :
Apogée du perfectionnisme
Notre société nous pousse à idéaliser, à chercher ce qu’il y a de mieux, à donner une belle image de soi, à réussir sa vie ou encore à ‘se vendre’ (expressions que personnellement je déteste). On nous parle de pensée ou d’attitude positives, la médecine prétend tout soigner et envahit, charcute et bombarde le corps de produits toxiques, chimiques, même nucléaires, dont il ne serait pas bon de s’approcher… On nous exhorte à changer pour aller mieux, à nous transformer, à nous focaliser sur ce qui va bien et mettre de côté les tracas. Avant tout, voir le positif. Si un emploi ne nous convient pas, il suffit d’en changer ; si notre partenaire nous rend la vie difficile, des dizaines d’autres candidats potentiels nous attendent…
En bref, nous en arrivons à faire n’importe quoi mais à surtout ne pas être qui nous sommes et ne pas nous intéresser à notre vie telle qu’elle est.
Pourtant cette perfection à laquelle notre monde actuel nous pousse n’est qu’illusoire. Elle est impossible à atteindre. En outre, la perfection, l’équilibre parfait… c’est la mort. Que pourrions-nous apprendre si nous étions tous parfaits, en parfaite santé, menant des vies en parfait équilibre ? La seule chose importante n’est-elle pas notre vie, parsemée de nos imperfections ? Ce que tout cela nous raconte sur nous-mêmes ? On nous submerge de théories et de thérapies qui nous permettront enfin de trouver le bonheur, la plénitude, la joie. Nous plaçons notre recherche du bonheur dans les mains d’un inconnu, thérapeute, auteur, qui prétend avoir la solution, comme si nous étions tous pareils, interchangeables, qu’une même recette pouvait soigner tous les maux. Pourquoi n’y aurait-il pas une perfection dans notre vie telle qu’elle est aujourd’hui ? Pourquoi devrions-nous courir après ce moment où nous aurons enfin résolu nos soucis ?
Revenir dans le cycle de la Vie
Perdus dans cette course à la perfection, nous oublions l’essentiel. La seule chose qui importe vraiment. Ce qui nous est dit pourtant depuis la nuit des temps : nous sommes des êtres parfaits et toutes les réponses sont en nous. Ce qui importe c’est le chemin, non la destination.
Nous devrions bien réfléchir avant de nous approcher d’un médecin, d’un thérapeute ou autre spécialiste qui ne voit en nous qu’un symptôme et une voie de guérison. Quiconque propose de nous aider à avancer sur notre chemin devrait impérativement pouvoir voir en nous une personne spécifique, individuelle, et soutenir notre recherche, en nous, des clés de notre propre avancement. Finalement, lorsque nous sommes face à une maladie, un malaise, une problématique, le défi n’est pas tant de trouver le remède qui installera le silence. Il est vrai qu’il est plus agréable d’être en bonne santé que d’être malade. Mais agir ainsi, ce n’est que déplacer le problème, qui reviendra irrémédiablement sous une autre forme, très probablement plus aigue que la précédente. Il y aura certes un bien-être, mais juste relatif et temporaire. Tandis que lorsque nous considérons le symptôme en cherchant à comprendre ce qu’il a à nous dire, lorsque nous laissons la problématique que nous traversons nous expliquer en quoi la manière dont nous envisageons notre vie crée cette difficulté, alors nous retrouvons notre capacité à agir sur notre vie sans dépendre de quiconque, alors nous récupérons notre pouvoir créateur, alors notre sentiment d’injustice et d’impuissance face à la vie disparait. Nous retrouvons la conscience que la vie ne veut que notre bonheur, qu’elle est bienveillante à notre égard. Et que c’est nous, en luttant et en cherchant des remèdes miracles à l’extérieur qui nous coupons du cycle de progression dans lequel nous sommes pourtant naturellement inscrits. Il ne s’agit plus de fatalité qui nous accable mais d’une cause ayant produit un effet, et qui, dès lors que nous l’avons mise au jour, nous ouvre la voie vers une vraie libération et une réelle progression. Beaucoup aujourd’hui sont désemparés et dans le désarroi car nous ne prenons pas la peine d’écouter ce que nous raconte notre vie.
Si nous nous sentons malheureux en amour, nous pouvons changer de partenaire ou nous inscrire sur un site de rencontres. Nous rencontrerons bien d’autres partenaires, mais étrangement, la problématique du départ se répètera dans les nouvelles rencontres. Tout l’intérêt réside dans ce que nous dit cette problèmatique, de nos choix, de nos croyances, de notre attitude face à la vie et à l’amour. Cette démarche-là nous parle de nous. Et elle peut ainsi nous faire grandir, nous libérer d’un poids, élargir notre conscience.
Vivre en conscience
Notre monde actuel nous propose des surstimulations en abondance. Nous nous agitons dans tous les sens, nous croyons faire plein de choses, avancer vers ‘plus’, mais en fait il n’en est rien. Tant que nous n’entrons pas en contact avec notre être profond en conscience, que nous ne l’écoutons pas, que nous ne le laissons pas s’exprimer, les mêmes malaises perdureront. Et ce n’est pas là un destin nous condamnant à une vie de malheurs. C’est au contraire la seule voie de libération. Lorsque nous écoutons une maladie, un schéma pesant dans notre vie, et que nous le laissons s’exprimer, il se libère de lui-même sans avoir besoin d’aide extérieure. C’est le propre de l’émotion, qui vient de ex movere, ou bouger vers l’extérieur. Cela implique un mouvement. Tant que nous enfermons l’émotion et la condamnons au silence, elle ne peut se libérer. Au contraire, elle se cristallise, crée des tensions dans notre conscience et comme notre conscience crée notre réalité, les tensions intérieures se traduiront par des tensions extérieures dans les domaines de notre vie concernés. Car si notre conscience a crée des malaises, qu’ils soient physiques, émotionnels, inscrits dans notre vie ou traduits par des expériences de vie, c’est aussi en l’écoutant que nous découvrirons les clés de notre progression.
Spiritualité ?
De nos jours, nous courons aveuglément après toute discipline, méthode ou thérapie brandissant le mot ‘spirituel’. Nous sommes tellement déconnectés que nous épuisons toute notre énergie à chercher obtenir une confirmation que cette composante subtile de la vie existe bien. Mais de cette manière, nous nous posons la mauvaise question. Il ne s’agit pas de se demander si la spiritualité existe ou pas. Si un dieu existe ou pas. Si nous devons croire ou pas. Cette agitation intérieure ne fait que nous détourner encore une fois de l’essentiel. Depuis la nuit des temps les tribus primitives ont honoré le sacré, ont respecté des rites religieux et ont prêté attention aux signes de la nature, cycles de la lune, révolution solaire, changement des saisons etc. Ils le faisaient de manière inconsciente, instinctive. Ensuite sont apparus les premiers scpetiques, qui se sont intéressés à d’autres valeurs, plus matérielles ; ils ont voulu s’approprier le pouvoir qu’on avait attribués aux dieux. Et c’est toujours là que nous en sommes aujourd’hui. Nous nous prenons pour dieu, cherchant à instaurer notre pouvoir sur les autres, sur la nature, sur la vie. Et nous avons oublié que nous sommes dieu, et que nous avons un pouvoir immense, en nous. Ceux qui aujourd’hui commencent à reconnaitre ce pouvoir divin en eux expérimentent ce que M. Ruiz appelle « le rêve de la seconde attention ». Ce qui était au départ inconscient et insctinctif a été éprouvé par l’expérimentation, la remise en question et devient aujourd’hui conscient. Les peuples primitifs vivaient dans le sacré, et il nous a fallu perdre toute connexion à ce sacré pour en reprendre conscience et avoir la possibilité aujourd’hui d’agir selon cette conscience.
Notre liberté responsable Nous ne pouvons agir sur notre vie que si ce sont bien nos choix et nos attitudes qui façonnent celle-ci. Tant que nous croyons en une fatalité ou un destin, aléatoire, affublant certains de chance et d’autres de malchance, nous restons impuissants, spectateurs de notre vie. Si nous admettons que ce sont nos choix et nos croyances qui nous ont amenés là où nous en sommes actuellement, et que nos problèmes ne sont que les conséquences de nos croyances erronées, alors il s’agira d’en prendre conscience et de progressivement transformer nos croyances pour libérer les tensions dans notre conscience et donc dans notre vie et ainsi nous ouvrir à la réalisation de nos rêves, la libération de notre vrai potentiel. Nous avons la liberté de retrouver cette conscience ou de nous complaire dans un leur fataliste. Mais nous sommes avant tout responsables de notre choix de liberté.