Herboriste
Marie-Laure Lichtfus, une herboriste très « famille »
Marie-Laure me reçoit dans son chalet-boutique avec un délicieux sencha, bienvenu en cette journée du creux de l’hiver. Rencontre avec une passionnée des plantes.
« Passionnée des fleurs, précise-t-elle. Je voulais être fleuriste, mais ça ne s’est pas concrétisé. » Qu’à cela ne tienne. Animée de la soif de savoir et de transmettre, dotée d’une forte dose d’empathie, Marie-Laure se lance dans une formation en herboristerie dès 2009, tout en entamant une carrière dans la finance. « À l’époque, j’ai expérimenté mon yin et mon yang, jusqu’à ce que la nécessité de devenir « soi » me rattrape : besoin de plus de nature, de sortir de stricte logique imposée par le transfert de millions d’euros. Dans ce métier, on finit par perdre la notion de la réalité financière. Ma réalité domestique était toute autre.»
Le plaisir des plantes en vrac
C’est aussi l’époque où Marie-Laure s’investit dans Un brin de campagne, qu’elle lance avec ses parents. Ils sont producteurs de plantes médicinales et aromatiques, avec lesquelles ils concoctent tisanes, huiles, vinaigres, sirops et autres confitures. Marie-Laure apporte son expertise d’herboriste. « Au début, se souvient-elle, je craignais que les tisanes en vrac ne rebute les gens : au contraire, le public a répondu très vite. C’est un plaisir de voir les plantes entières et une garantie que le contenu correspond bien à l’emballage ! »
Les fleurs de Bach et des rapports authentiques avec le client
Cette activité bouillonnante et de plus en plus contradictoire avec le monde financier dans lequel elle évolue alors l’entraîne dans un burn-out, dont elle sortira notamment grâce aux fleurs de Bach. Toujours animée de sa soif de connaître et persuadée de l’importance d’offrir à la clientèle des rapports authentiques, elle s’investit dans une formation de conseillère agréée.
« Expliquer les plantes »
Au fil des marchés et des rencontres avec d’autres producteurs, Marie-Laure se découvre aussi le plaisir de parler avec les gens, de leur « expliquer les plantes » et envisage d’ouvrir sa propre enseigne. Elle l’imagine consacrée à l’herboristerie, aux soins naturels, bien entendu, mais aussi à l’hygiène et à l’alimentation, parce que « ça ne sert à rien de se soigner avec des huiles essentielles si on mange dans un fast food. » Elle propose aussi des produits sans gluten, tous labellisés. Quant à l’herboristerie en bio, c’est pour elle une conviction qu’elle proclame avec la force d’une image: « On ne peut pas soigner avec une bouteille de désherbant industriel. »
Un magasin très familial
Naturellement bien ouvre ses portes début 2015 dans les locaux de l’entreprise de son oncle Thierry Peiffer, entrepreneur en châssis et volets, tous fabriqués en Wallonie. C’est que la famille tient au développement durable ! L’éclairage est entièrement conçu avec des leds, par exemple… Et, lors de mon passage, c’est encore un autre oncle qui joue au livreue, pour remplacer un fournisseur bloqué sur l’autoroute. Qui a dit que la famille était en perte de vitesse ? L’aventure de Marie-Laure apporte un éclatant démenti !
Jacqueline Daloze,
www.jacquelinedaloze.be