Non à l’Excision !!
Qu’est ce l’excision ?
L’excision ou mutilations génitales féminines consistent à l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou d’autres lésions à des fins non médicales.
Types d’excision
Le type d’excision varie en fonction de la région et de la communauté d’origine.L’OMS distingue quatre types d’excision:1
- Type I (clitoridectomie): ablation partielle ou totale du clitoris externe et/ou du capuchon du clitoris.
- Type II (excision): ablation partielle ou totale du clitoris externe et des petites lèvres avec/sans ablation des grandes lèvres.
- Type III (infibulation ou «excision pharaonique»): rétrécissement de l’orifice vaginal avec recouvrement par l’ablation et l’accolement des petites lèvres et/ou des grandes lèvres, avec ou sans excision du clitoris.
- Type IV: toutes les autres interventions néfastes au niveau des organes génitaux féminins à des fins non médicales, par exemple la perforation ou le déchirement des organes génitaux internes et externes.
Âge au moment de l’excision
L’âge au moment de l’excision diffère selon la communauté qui pratique l’excision. En fonction de la tradition, l’E/MGF est exécutée peu de temps après la naissance, chez l’enfant (en bas âge), à la puberté, directement avant ou après le mariage ou après le premier accouchement. Les filles sont généralement âgées de 0 à 15 ans au moment de l’excision.
Conséquences de l’excision sur la santé
Conséquences physiques possibles
Conséquences aiguës
- Fortes douleurs
- Pertes de sang importantes
- Choc
- Infections
- Problèmes de guérison des plaies
- Problèmes pour uriner
- Mort
Conséquences chroniques
- Infections chroniques
- Douleurs et difficultés au moment d’uriner
- Douleurs et difficultés pendant les règles
- Problèmes de vidange de la vessie
- Stérilité
- Formation de fistule et incontinence
- Complications au niveau du tissu cicatriciel (formation de kystes et d’abcès)
- Perturbation de la sexualité ou des sensations sexuelles (également chez l’homme)
- Complications à l’accouchement
Possibilités de traitement
L’excision est un acte irréversible. Cependant, les complications suite à une E/MGF peuvent être traitées et même inclure des opérations de reconstruction.
Dans le cas d’une infibulation (type III des formes d’excision), une défibulation (opération chirurgicale) peut aider à réduire les conséquences physiques de l’excision. Cette opération consiste à ouvrir le tissu cicatriciel recouvrant le vagin. L’opération permet de soulager les douleurs dans les situations suivantes: pendant les règles, au moment d’uriner, dans le cas de cystites à répétition, lors des rapports sexuels et lors d’un accouchement. La défibulation peut être effectuée avant ou pendant un accouchement. Chez une femme infibulée, la césarienne n’est donc pas automatiquement nécessaire à l’accouchement et une naissance normale est possible.
En Suisse, des opérations de ce type et d’autres traitements suite aux conséquences de l’excision sur la santé sont possibles. Des points de contact nationaux et régionaux proposent un conseil à ce sujet.
Conséquences psychiques possibles
Les conséquences psychiques d’une excision varient fortement. Certaines femmes concernées vivent l’intervention comme un acte traumatisant et souffrent de crises de panique, de dépression ou de troubles de l’anxiété. D’autres études soulignent que le contexte social dans le pays d’origine revêt une fonction de protection contre les troubles traumatiques car l’excision est associée à des valeurs positives. C’est seulement lors de la migration dans un pays qui refuse l’excision que les femmes concernées développeraient des troubles psychiques. D’une manière générale, on ne dispose que de très peu d’informations sur les blessures psychiques des femmes concernées. Il n’est donc guère possible de formuler des constats étayés sur les conséquences psychiques de l’excision.
L’excision serait pratiquée dans 29 pays d’Afrique et du Moyen–Orient et, dans une moindre mesure, dans certaines communautés en Asie (Malaisie, Indonésie, Irak, Inde, Pakistan), en Amérique du Sud (Colombie, Pérou) ainsi que parmi les communautés de la diaspora dans les pays où elle n’est pas traditionnellement pratiquée (Europe, Etats-Unis, Canada et Australie).
L’excision (Female Genital Mutilation/Cutting, FGM/C) est surtout répandue dans les régions de l’Ouest, de l’Est et du Nord-Est de l’Afrique, dans quelques pays d’Asie ainsi qu’au Proche-Orient. Des pays comme la Somalie, l’Érythrée, le Soudan, l’Égypte, la Guinée, la Sierra Leone, le Mali et Djibouti présentent des taux d’excision élevés.
Pourquoi l’excision ?
Dans les sociétés où elles sont pratiquées, les Mutilations Sexuelles Féminines (MSF) sont le reflet d’une inégalité entre les sexes et traduisent le contrôle exercé par la société sur les femmes. Le maintien de la pratique est sous-tendu par un ensemble de croyances culturelles, religieuses et sociales. Les raisons invoquées par les groupes qui perpétuent l’excision peuvent varier selon la région, l’ethnie ou la communauté et peuvent se cumuler.
De façon transversale, il est important de comprendre que l’excision constitue une norme sociale :dans la plupart des communautés, l’excision persiste en raison d’un sentiment d’obligation sociale très fort. Par conséquent, même lorsqu’elles sont conscientes des répercussions sur la santé physique et psychologique de leurs filles, les familles préfèrent perpétuer la pratique pour ne pas subir jugement moraux et sanctions sociales (comme par exemple l’impossibilité pour une fille de se marier ; dans les sociétés où l’on choisit son partenaire à l’intérieur du groupe (non seulement social — homogamie — mais aussi géographique, professionnel, religieux).
En Europe de l’Ouest et aux Etats-Unis, l’excision a été pratiquée jusque dans les années 50 pour traiter des « maladies » telles que l’hystérie, l’épilepsie, les troubles mentaux, la masturbation, la nymphomanie, la mélancolie ou encore l’homosexualité. Aujourd’hui il s’agit d’une pratique liée aux mouvements migratoires.
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Sources diverses