Parkinson
La maladie de Parkinson est un maladie du système nerveux qui affecte le mouvement. Elle se développe progressivement, en commençant parfois par un tremblement à peine perceptible d’une seule main. Elle provoque également une raideur ou un ralentissement du mouvement.
La maladie de Parkinson est une maladie dégénérative qui résulte de la mort lente et progressive de neurones du cerveau. Comme la zone du cerveau atteinte par la maladie joue un rôle important dans le contrôle de nos mouvements, les personnes atteintes font peu à peu des gestes rigides, saccadés et incontrôlables. Par exemple, porter une tasse à ses lèvres avec précision et souplesse devient difficile. De nos jours, les traitements disponibles permettent de diminuer les symptômes et de ralentir la progression de la maladie assez efficacement. On peut vivre avec le Parkinson pendant plusieurs années.
Les troubles liés au Parkinson apparaissent le plus souvent vers 45 ans à 70 ans. L’âge moyen d’apparition de la maladie au Canada et en France est de 57 ans. Au début, les symptômes peuvent être confondus avec le vieillissement normal de la personne mais au fur et à mesure qu’ils s’aggravent, le diagnostic devient plus évident. Au moment où les premiers symptômes se manifestent, on estime que de 60 % à 80 % des cellules nerveuses de la substance noire (voir encadré) seraient déjà détruites. Ainsi, lorsque les symptômes apparaissent, la maladie a déjà en moyenne 5 à 10 ans d’évolution.
À l’échelle mondiale, la maladie est diagnostiquée chez plus de 300 000 personnes chaque année. Le nombre de cas augmente avec l’âge. On estime qu’à 65 ans, une personne sur 100 serait atteinte, et 2 personnes sur 100 seraient atteintes à 70 ans et plus.
Au coeur de la maladie : un déséquilibre de dopamine
Les cellules nerveuses atteintes par la maladie de Parkinson se situent dans une zone appelée « substance noire » et située dans le mésencéphale, au centre du cerveau. Les cellules de cette zone produisent de la dopamine, un messager chimique (appelé neurotransmetteur) qui permet le contrôle du mouvement mais qui agit aussi dans la sensation de plaisir et de désir. La mort des cellules de la substance noire crée un manque de dopamine, entraînant une augmentation d’acétylcholine et de glutamate (deux autres messagers chimiques). Ce déséquilibre provoque l’apparition des symptômes de la maladie, à savoir des tremblements, de la rigidité musculaire et une incapacité d’effectuer certains mouvements. À l’inverse, un excès de dopamine pourrait être à l’origine de symptômes associés à la schizophrénie. |
Causes
Ce qui cause la perte progressive de neurones dans la maladie de Parkinson reste inconnu dans la plupart des cas. Les scientifiques s’entendent pour dire qu’un ensemble de facteurs génétiques et environnementaux interviennent, sans toujours pouvoir les définir clairement. Selon le consensus actuel, l’environnement jouerait un rôle plus important que l’hérédité mais les facteurs génétiques seraient prédominants lorsque la maladie apparaît avant l’âge de 45 ans. Voici quelques facteurs environnementaux mis en cause :
- Une exposition précoce ou prolongée à des polluants chimiques ou à des pesticides, dont les herbicides et les insecticides (par exemple, la roténone)14;
- La MPTP, une drogue contaminant parfois l’héroïne, peut causer de manière soudaine une forme grave et irréversible de Parkinson. Cette drogue exerce son effet de manière similaire au pesticide roténone;
- L’intoxication au monoxyde de carbone ou au manganèse.
Evolution et complications possible
La progression de la maladie de Parkinson varie selon les individus. La maladie de Parkinson est chronique et progresse lentement, ce qui signifie que les symptômes s’aggravent sur plusieurs années.
- Les symptômes moteurs varient d’une personne à l’autre, de même que leur progression.
- Certains de ces symptômes sont plus gênants que d’autres selon qu’une personne fait normalement lors de la journée.
- Certaines personnes atteintes de la maladie de Parkinson vivent avec des symptômes moins handicapant pendant de nombreuses années, tandis que d’autres développent des difficultés moteurs plus rapidement.
- Les symptômes non moteurs varient également d’un individu à l’autre et affectent la plupart des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, quelque soit le stade de la maladie. Certaines personnes atteintes de la maladie constatent que les symptômes tels que la dépression ou la fatigue interfèrent d’avantage avec leurs activités quotidiennes que les problèmes moteurs.
La maladie de Parkinson est souvent accompagnée des problèmes suivants qui peuvent être traitables:
- Difficultés de pensée. L’apparition de troubles cognitifs se produisent généralement dans les derniers stades de la maladie. De tels problèmes cognitifs ne répondent pas très bien aux médicaments.
- Troubles de l’humeur. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent souffrir de dépression. En bénéficiant d’un traitement contre la dépression, il est plus facile de gérer les autres problèmes de la maladie de Parkinson. D’autres troubles tels que l’anxiété ou la perte de motivation peuvent accompagner la dépression.
- Problèmes de déglutition. La personne a des difficultés à avaler à mesure que son état s’aggrave. La salive peut s’accumuler dans la bouche en raison d’une déglutition lente.
- Troubles du sommeil. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont souvent des problèmes de sommeil. Elles se réveillent fréquemment la nuit, se réveillent tôt ou s’endorment pendant la journée.
- Incontinence. La maladie de Parkinson peut causer des problèmes de vessie, entraînant une incapacité de contrôler l’urine ou une difficulté à uriner.
- Constipation. Beaucoup de personnes atteintes de la maladie deviennent constipées, principalement du à un tractus digestif plus lent.
- Changement de la pression artérielle, avec des vertiges ou des étourdissements (hypotension orthostatique).
- Troubles de l’odorat. Difficulté à identifier ou différencier certaines odeurs.
- Fatigue. Beaucoup de patients éprouvent de la fatigue, et la cause n’est pas toujours connue.
- Douleur. Beaucoup de personnes atteintes de la maladie souffrent de douleurs, soit dans des zones spécifiques du corps, soit dans tout le corps.
- Dysfonction sexuelle. Certaines personnes atteintes de la maladie rapportent une diminution du désir ou de la performance sexuelle.
Les symptômes liés à la motricité apparaissent souvent de manière asymétrique, c’est-à-dire en atteignant un seul côté du corps, puis s’étendent aux deux côtés du corps après quelques années.
Le syndrome parkinsonien ou la maladie de Parkinson?
Des symptômes semblables à la maladie de Parkinson peuvent apparaître chez certains, sans toutefois que le diagnostic de Parkinson puisse être posé. En fait, la maladie de Parkinson représente 85 % des cas d’un ensemble de maladies dites de « syndrome parkinsonien ». Ce dernier se manifeste aussi par des troubles du mouvement mais la physiologie de la maladie diffère. En effet, le syndrome parkinsonien est habituellement causé par un déséquilibre du système cholinergique (l’acétylcholine) plutôt que par un déficit en dopamine. Dans l’ensemble, certaines différences sont visibles et le traitement n’est pas le même. Parmi les conditions qui peuvent déclencher un syndrome parkinsonien, notons les dommages causés au cerveau à la suite d’un traumatisme ou d’une tumeur, de petits accidents vasculaires cérébraux et la consommation de certains médicaments utilisés pour traiter les nausées, l’épilepsie, l’hypertension ou des troubles psychiatriques. Diverses maladies neurologiques peu fréquentes se manifestent aussi par un syndrome parkinsonien. |
Diagnostic
Il n’existe pas de test spécifique pour diagnostiquer la maladie de Parkinson. Le neurologue diagnostiquera la maladie en fonction des antécédents médicaux de la personne, et d’un examen neurologique.
Le médecin peut demander à passer des tests, tels que des analyses de sang, pour exclure d’autres affections susceptibles de provoquer ces symptômes.
Les tests d’imagerie – tels que l’IRM ou un scanner du cerveau – peuvent également être utilisés pour aider à éliminer d’autres troubles. Les tests d’imagerie ne sont pas particulièrement utiles pour diagnostiquer la maladie de Parkinson.
En plus d’un examen standard, votre médecin peut administrer à la personne de la carbidopa-levodopa, un médicament utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson. Elle doit recevoir une dose suffisante pour que l’on observe un bénéfice du médicament, car des doses faibles administrées pour un jour ou deux ne sont pas suffisantes. Une amélioration significative avec ce médicament confirmera souvent un diagnostic de maladie de Parkinson.
Le diagnostic de la maladie de Parkinson peut prendre du temps.