Psychologue ?? Psychothérapie ??
Sarah Gronier, psychologue à Thionville
Installée à Thionville, Sarah Gronier propose des psychothérapies d’inspiration analytique. Rencontre avec une praticienne au solide parcours.
Psychothérapeute, ça ne s’improvise pas
Je suis psychologue clinicienne et psychothérapeute, un titre maintenant très contrôlé en France par l’Agence Régionale de Santé (A.R.S.). J’ai effectué ma formation en psychologie clinique et pathologie à l’université d’Aix-en-Provence. J’ai complété mes acquis, notamment dans une formation en psychothérapie franco-belgo-luxembourgeoise au GERCPEA, soit Groupe d’Etude et de Recherche Clinique en Psychanalyse de l’Enfant et de l’Adulte.. J’ai exercé en institution durant 15 ans. J’ai exercé d’abord auprès d’adultes, en psychiatrie interne et en Centre médico-psychologique (C.M.P.). Je connais donc bien le public d’adultes, mais aussi celui des adolescents et le champ du handicap, ,J’ai également une bonne expérience avec les enfants et leurs parents pour avoir exercé en Centre Médico Psycho-Pédogogique, ainsi qu’ une petite pratique en soins palliatifs.
J’ai estimé nécessaire d’accumuler cette expérience avant d’ouvrir un cabinet dans lequel je pourrais recevoir les demandes de tous horizons : la pratique en institution, le travail en équipes, le réseau psycho-social, tout cela me soutient dans mon approche et me permet d’orienter mes patients si nécessaire.
Co-construire une nouvelle histoire
Lorsque je travaille avec des enfants, j’emploie des supports d’expression, comme le dessin, la musique, le jeu ou la pâte à modeler. Ils permettent d’entrer en relation, de comprendre les souffrances de l’enfant et de l’aider à trouver ce qu’il pourra considérer comme ses solutions. Je travaille toujours en lien avec la famille, les parents. L’enfant est dans un tissu familial qui le porte, l’entoure, l’aide à bouger. Et donc je rencontre aussi les parents pour réfléchir et démêler: « Qui est cet enfant-là ? » en lien avec leur propre histoire. Il s’agit de co- construire une nouvelle histoire, qui permette à l’enfant de se vivre comme une petite personne, toujours en lien avec l’histoire des parents. Nous allons tricoter ensemble quelque chose d’authentique. Pour cela, il faut aussi comprendre l’histoire des parents, leurs espoirs et leurs attentes.
Rencontrer les parents
J’élabore donc une sorte de « contrat de collaboration» avec les parents. L’enfant a besoin d’eux. Je dois connaître leurs attentes, leur imaginaire, leurs questions pour comprendre l’enfant. Je consacre toujours deux, trois séances avec eux pour dresser un tableau d’ensemble. L’accord des parents est capital. Je dois aussi vérifier si ce travail va vraiment aider l’enfant. Il est parfois utilisé pour régler les conflits entre adultes. Aussi, je cherche à savoir si la souffrance de l’enfant que je perçois est bien la sienne. Les entretiens préalables sont là pour poser les choses. C’est la première demande, qu’on démêle ensemble. Ensuite, je travaille seule avec l’enfant. Il faut également communiquer sur l’enfant sans trahir le secret professionnel, mais de façon à permettre aux parents de comprendre leur enfant. J’ai besoin du regard des 2 parents ; j’insiste : il s’agit bien d’une co-construction, d’un travail « tous ensemble ». Quand les parents jouent le jeu à leur manière, dans un co-questionnement, l’enfant est bien au cœur des préoccupations des adultes, entouré, son bien-être devient important. Il ressent l’interrogation de ses parents, l’intérêt de la psy. Souvent, l’enfant n’a jamais été entendu de cette façon. Cette approche le rend beaucoup plus acteur, il s’approprie toute cette démarche. L’enfant, dans la majorité des cas, a un intérêt à suivre ce travail. Même s’il n’a pas de troubles, quand ça se présente, ça peut l’aider à se dégager des conflits parentaux par exemple : « Qu’est-ce que toi, tu peux changer en toi, avec ces adultes tels qu’ils sont ? »
Un fantasme, ce n’est pas dangereux !
Bien sûr, une psychothérapie, ce n’est pas magique ! Le psy ne résout pas tout seul les problèmes, c’est la relation qui soigne : ce qui se dit, s’échange et permet de réorienter la réflexion. Oui, faire cette demande est souvent angoissant. Ceci dit, franchir le cap n’engage à rien, on peut arrêter. Le psy est dans l’accueil et le non-jugement, soucieux de compréhension. Par son expertise, ses commentaires, son écoute, il renvoie à une compréhension de la situation. Le patient porte en lui le savoir de ce qui est bon pour lui. Mon travail, c’est de l’aider à le trouver. La psychothérapie l’aide à rencontrer sa souffrance et son vrai désir, de le ressentir avec toute sa subjectivité. Il y a autant de façon d’être au monde que de personnes. Il s’agit de partir à la rencontre de soi. C’est toujours une belle découverte au fond ! Mais bien sûr que c’est anxiogène ! Ça ouvre la porte de nos pensées inconscientes , il faut quand même rappeler que si les fantasmes sont angoissants, ils ne sont que des fantasmes. Un fantasme n’est pas dangereux, ce n’est pas ce qu’on pense qui nous rend coupable. La psychothérapie autorise l’expression et la liberté de sentir et de penser.
La psychothérapie, un travail de découverte
Je pratique la psychothérapie d’orientation analytique. Cette approche est parfois décriée au motif qu’elle prend du temps, bien qu’une séance suffise parfois ! Nous ne sommes plus au temps de Freud, les pratiques actuelles sont plus souples. Bien sûr, il y a des gens avec qui ça ne fonctionne pas. Dans ce cas, une réorientation est toujours possible. Les outils thérapeutiques restent au choix du patient. Rappelons qu’une psychothérapie n’est pas une psychanalyse. Oui, ce travail peut être coûteux en temps et en argent, ce qui le met en décalage avec notre société de consommation. On n’achète pas du bonheur ! On ne peut pas dénouer rapidement des nœuds qui se sont formés en 20 ans ! Mais on se sent déjà mieux après quelques séances. Le patient est pris dans l’intérêt de la rencontre, dans un travail de découverte, de questionnement, de repositionnement, qui se finit quand il le sent, mais qui s’inscrit intimement pour toute sa vie. Il choisit, décide, devient acteur de sa vie et de sa pensée. Attention, je ne parle pas de contrôle! C’est la prise de conscience des impacts de notre inconscient qui va être libérateur ! Parfois, le travail se fait presque sans nous ! À d’autres endroits, il demande une véritables action.
On souffre parce qu’on est vivant !
Les parents imaginent pouvoir toujours protéger leur enfant. Ils peuvent avoir une image du bébé immature, et ont le souci de le protéger. Ils se disent inconsciemment: « s’il ne comprend pas, il ne souffre pas. » Réaliser qu’il comprend, c’est aussi réaliser qu’il peut souffrir. Cette constatation est très douloureuse pour les parents. Mais la souffrance signifie qu’on est vivant !
Donc, penser que l’enfant ne comprend pas, et donc ne souffre pas, protège le plus souvent les parents. Or, grandir, c’est affronter les difficultés de la vie, accompagné de ses parents qui reconnaissent les difficultés de leur enfant, et reconnaissent aussi qu’il est capable de les traverser. Ils lui montrent ainsi leur confiance en lui et en ses capacités La vie n’est pas un long fleuve tranquille! Je rencontre parfois des parents « trop » bienveillants, qui empêchent sans le savoir la part de réflexion de l’enfant, sa part de singularité.
En conclusion…
Prendre rendez-vous chez un psy c’est déjà gagné ! C’est prendre son destin ou celui de son enfant en main et refuser de subir . Albert Camus disait « J’ai à m’occuper d’être heureux. », je pense que c’est la mission de chaque sujet humain.
informations et contact :
18, rue du Général Mangin
57 100 Thionville (France)
tél : + 33 (0)6 95 23 10 10
http://psychologue-thionville-sarahgronier.net/
propos recueillis par J. Daloze