Il a pris de l’avance cette année ! Depuis longtemps déjà, les pommiers ploient sous les fruits, les feuilles roussissent, les champignons débordent des paniers … et le ciel hésite entre pluie et soleil, parcourus de gros nuages en troupeaux furieux.

La maison respire les odeurs d’automne, elle aussi. Fenêtres fermées, elle garde davantage le parfum des confitures et des plats mitonnés, des draps séchés au grand air.  On dirait qu’elle vit d’un air plus mesuré.

Mon coin de village reste calme malgré la rentrée des classes. Les enfants occupent leur nouvelle école : un peu de nostalgie de leurs jeunes voix aiguës, un peu d’inquiétude de rester entre « vieux ».

À moi de bouger, d’aller voir ailleurs le mouvement vif de ceux qui s’activent. Je m’offre une virée dans la rue ou la ville voisine, peut-être plus loin. Quelque part hors de l’habitude…

Et je reviens, heureuse d’un chez-moi à ma mesure : j’ai même repris le tricot !

Quel bonheur, que de vivre la grande respiration de la vie, au gré des saisons, celles du calendrier et les nôtres…

J. Daloze

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