Une histoire qui ne manque pas de pigments !
Vers la mi-novembre, nous sommes allés à Sisteron et nous avons été surpris et émerveillés par le changement du paysage. Alors que peu de temps auparavant tous les arbres étaient encore dans des tons de verts, cette fois, l’automne était marqué par le jaunissement extraordinaire du feuillage de plusieurs espèces arbustives. Outre les Peupliers, le Chêne blanc (Quercus pubescens, Fagacées) était d’une belle couleur jaune qui ne dure pas longtemps car en quelques jours les feuilles se dessèchent et deviennent brun rouille. Lorsque le feuillage du Chêne blanc est jaune, c’est vraiment magnifique et on se croirait dans un autre monde. Quelques jours plus tard, c’est autour de notre village que les Chênes blancs se sont parés de jaune d’or.
Je me suis souvenu des discussions passionnantes avec notre si sympathique professeur de sciences naturelles, au Lycée Jean Giraudoux, à Châteauroux, au début des années 1960. Nous avions eu un cours sur la photosynthèse et la chlorophylle. Après le cours, je l’avais interrogé sur la couleur jaune des feuilles d’automne et il m’avait alors parlé de la xanthophylle, un pigment proche des carotènes qui donnent leur couleur jaune orangée aux carottes. Quelques années plus tard, nous avons abordé ce sujet à l’Université d’Orléans, mais sans entrer vraiment dans les détails car le mécanisme de la photosynthèse, très complexe, n’était probablement pas encore totalement analysé1. Lorsque je me suis intéressé à la chlorophylle, il y a quelques mois, j’ai alors pu approfondir la question et découvrir à quel point le sujet est vaste et difficile, surtout pour un géologue qui ne connaît pas grand-chose en chimie organique, me souvenant à peine de ce que sont des alcools, des aldéhydes ou des cétones. Actuellement, les lycées et les universités proposent, sur plusieurs sites accessibles par Internet, des travaux pratiques relativement simples, mais nécessitant quand même du matériel et des réactifs qui ne se trouvent pas très facilement. Disposer d’une hotte aspirante, de solvants organiques, de gel de silice pour chromatographie et de spectroscope, c’est assez souvent possible dans un lycée ou une université disposant d’une salle et de matériel pour des travaux pratiques de chimie et de physique. A la maison, je ne possède pas de beaucoup de matériel mais j’ai réussi à faire quelques petites expériences intéressantes.